Les Disciples d'Hermes
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 Nos derniers instants

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3 participants
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Allari




Messages : 360
Date d'inscription : 10/01/2008
Localisation : Strasbourg

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MessageSujet: Nos derniers instants   Nos derniers instants Icon_minitimeDim 23 Mar - 4:40

Avec un peu de retard mais finalement bien là, quelques lignes à propos des évènements s'étant déroulés entre le 18 et 19 mars.
Passez directement au paragraphe "Nos derniers instants" pour suivre le déroulement de la bataille de La Nouvelle Orléans.

Récit d’Adeline Arpago, équipage de la « Silhouette d’Hermès », décédée le 21 Mars à bord d’un navire de la flotte espagnole, aux alentours de La Nouvelle Orléans.

Le rebord de la lame

Mentions du rapport de mon frère, Allari Arpago lors de la bataille livrée par les Français aux Espagnols à Havana, le 18 Mars :

« Presque un mois entier maintenant. La bataille de Puerta De Plata est loin derrière les larges blessures qu’elle m’infligea. Il fut ce temps où je gémissais de douleur chaque matin de mes quatre membres, à tenter de me mouvoir dans la cabine de ma frégate, où je pleurais chaque nouvelle défaite espagnole tout en me remémorant la perte entière de mon équipage, et où la frustration et le dégoût noyaient mes désirs de vengeance pourtant exacerbés. Ce mois presque entier m’eut permis de voyager, de m’évader, toujours retardé par mes blessures psychiques et jamais plus loin que mes jambes me le permettaient, mais toujours vers un horizon clair et lucide : la paix intérieure et la guérison. Je commence désormais à insuffler la puissance d’un bâtiment marchand nouvellement acheté, comme je les voyais pendant mon enfance en scrutant le mouillage de la flotte commerciale familiale, à Lisboa. J’apprécie, comme à mon premier commandement la vigueur et la témérité d’un équipage espagnol face aux embuscades françaises, quel que soit le temps ou la tournure de l’affrontement. La société connait à présent quelques tumultes, a déjà perdu une poignée de capitaine et les récentes défaites espagnoles ne sont qu’un prolongement de ce chaos relatif régnant depuis la perte de Gibara et de Santiago.
Ce soir, nous affronterons un envahisseur fort de ses dernières victoires mais meurtris de l’expatriation de certains de leurs compatriotes. Une défaite à La Havane signalerait le glas pour notre flotte, nous privant cette fois-ci de nos productions de bateau les plus dynamiques, sans mentionner l’impact sur le moral de nos capitaines. L’ennemi se dresse en face de nous, à nombre égal, mais nous sommes armés et organisés, j’ai foi en notre victoire. J’espère de tout mon cœur pouvoir poursuivre ce rapport. »

La bataille fut un succès, et même si la perte du valeureux officier répondant de notre société, Avalon Lindo nuança la satisfaction générale, notre capitaine Allari Arpago termina sa nuit à danser frivolement parmi notre équipage, savourant à chaque pas de danse les salves de canons qu’il ordonna dans la bataille et priant Hermès que la fortune l’accompagnerait jusqu’à Puerta De Plata, là où son vaisseau pointait déjà la proue, ayant pris connaissance peu après la bataille d’une offensive espagnole déjà établie dans les eaux du port français.
Allari Arpago acheva sa danse dans les rues de Puerta, où, après une bataille facilement gagnée en mer, les capitaines se livraient à présent à un combat d’épée et de poudre. Sans une égratignure, notre capitaine effaça le souvenir de ses déboires de la précédente bataille, et il fut difficile de repartir le lendemain, tant la nuit fut courte parmi les festivités organisées en ville pour l’occasion.

Discipline

La journée qui suivit les deux victoires consécutives de l’Espagne commença sous le meilleur augure. L’ensemble des capitaines ayant pris congé dans leur bâtiment se réunirent au matin même au centre de la place de la ville nouvellement conquise pour discuter de la prochaine stratégie à adopter face à l’ennemi français. Les négociations furent brèves et peu argumentées tant il était évident pour tous que l’élan que s’était donné la flotte espagnole à Havana et Puerta était fort de rigueur et d’ambition : La prochaine cible ne serait pas une ville déjà conquise, mais une ville à conquérir. Le choix se tourna rapidement vers la ville de La Nouvelle Orléans, point économiquement central pour la métallurgie française et symbolique de leurs premières conquêtes dans le nouveau monde. Un tel exploit espagnol renverserait durablement le trône occupé stratégiquement par la France. Cette idée, formulée par plusieurs capitaines des sociétés Old Black Flag et Maréchaux du Roy sonna immédiatement juste dans toutes les têtes espagnoles présentes sur place et engendra un large mouvement de personnes allant et venant pour ravitailler leurs navires, remplacer les canons inutilisables ou commercer quelques denrées récupérées pendant la bataille.
Mention d’un rapport du capitaine Allari Arpago, le 19 mars à Puerta de Plata, avant son départ :

« Il fait bon respirer l’air espagnol à Puerta de Plata, et le retour en mer sera difficile pour moi. Ces derniers jours, nous avons mêlé la poudre, le vin et l’épée, et voilà que nous voyageons à présent sur les traces de Louis XIV, à la Nouvelle Orléans … Je suis confiant en notre discipline et en notre puissance de feu, mais je déplore tout de même la perte de 6 capitaines espagnols depuis les premières hostilités advenues hier en soirée. Serons-nous suffisamment forts nombreux pour défier les français sur des terres qu’ils connaissent et chérissent depuis plusieurs décennies ? Je ne souhaiterais pas ressentir mes convictions se diluer dans de la peur ou de la lâcheté, mais je ne peux m’empêcher de croire à une bénédiction de mon tendre et fidèle Hermès quant à l’issue favorable qu’il m’ait été offert à l’issue de chaque précédent combat, et que s’il devait advenir une issue moins favorable me concernant, cette prochaine bataille le nécessiterait sans nul-doute.
Mes hommes sont blessés et épuisés. Cela fait maintenant deux jours que nous enchaînons batailles et voyages. Le médecin à notre bord m’informe chaque heure de la perte de nouvelles dizaines d’âmes à bord de la Silhouette. Pour autant, je ne peux m’obliger à renvoyer mon équipage à port, la marine espagnole a édicté une consigne précise et le temps se doit de jouer en notre faveur si nous voulons surprendre une défense à La Nouvelle Orléans. »


La Silhouette, meurtrie d’un équipage réduit et d’une coque mal réparée amarra dans la baie de Puerta de Plata, sous le regard compassant du soleil qui trônait en maître du haut du ciel.

Nos derniers instants


22h30, à environ 1000 miles de la côte française de la Nouvelle Orléans, dix-huit vaisseaux espagnols scrutent l’horizon ombragé des terres de Louisiane. L’odeur de la poudre est palpable à chaque respiration, même à l’intérieur des cabines d’équipage. Les matelots, ayant déjà misé leur vie à deux fois la veille, devinrent hargneux et pour certains, incontrôlables. La nouvelle venait de tomber : l’ennemi, bien qu’à un niveau bien inférieur de celui dont on était habitué en terme de qualité de bâtiments se profilait en ligne devant nous à 24 contre 18. Il faudra vaincre notre ennemi en sous nombre et en supportant le désavantage de l’attaquant.
Les premiers coups de canons échangés entre les deux partis furent particulièrement laborieux. Une rangée entière de vaisseaux de ligne de 4e rang se profilait, vent de côté gauche sur la gauche d’une ligne française hétérogène où pouvaient se dresser de temps à autres des navires de même portée. Cet échange de poudre dura plus d’une demi-heure, au point où les frégates et autres navires marchands se languissaient derrière du bruit sourd et inerte qui envahissait la côte. Les premières réelles offensives furent françaises : Quatre à cinq frégates Hercules furent dépêchées sur la gauche de la masse de vaisseaux espagnols en pleine vue sur la proue de nos vaisseaux de lignes, rangés droitement. La bataille commença à prendre de l’intérêt à bord : Il fallut dans un premier temps, écarter le plus possible de vaisseaux ennemis tentant d’approcher notre artillerie, puis de s’aligner avec les frégates ennemies pour les maintenir à distance. Ce combat de ligne dura plus d’un quart d’heure mais ne fit pas subir de dégâts importants à notre vaisseau. Le tournant du combat eut lieux après une heure et demie de bataille : Les vaisseaux arborant la ligne visée par notre artillerie se dispersèrent progressivement pour venir se lier à la ligne de frégate que l’on tentait de plus en plus infructueusement de garder à distance. Nos vaisseaux de lignes reculèrent en conséquence pour soutenir notre flotte de frégates et les vaisseaux français les plus proches ne tardèrent plus à les suivre.

« Nous ne gagnerons pas cette bataille à stagner devant ces chiens ! La porte de la ville est ouverte et les vaisseaux la protégeant sont maintenant isolés. Nous avons une opportunité ! » lança l’un des voiliers de notre bâtiment.
Confiante et disciplinée, toute une ligne de frégates se décala et pris cap sur les défenses françaises alors affaiblies. Notre navire prit la tête de ligne.

Pratiquement tout l’équipage était attelé à la vitesse et à la manœuvrabilité du bateau : Les ennemis étaient de toute part, et l’oppression par canons, mitrailles et boulets ramés démolissait rapidement l’ensemble de notre structure. Alors attelée à aider et coordonner nos charpentiers experts, au centre de la coque, je ressentis tout à coup l’ébranlement de notre mâture dans un vacarme désolant. L’eau et le bois se mélangeait abondamment jusqu’au quart du volume de notre cale, chaque tir reçu amplifiant exponentiellement ce constat. Un trou béant dans la coque me faisait apercevoir un navire de ligne français en plein flan et il m’était même possible de discerner l’équipage ennemi en proie à des offensives espagnoles. Tout s’enchaîna alors très rapidement : une bardée de canons dévastatrices investit l’ensemble de la coque, pourtant immense, me détournant complètement de la moindre audition. Puis une ombre immense, comme une éclipse inattendue s’empara de l’intérieur et de l’extérieur du navire : L’un des plus imposants navires espagnols s’était interposé devant l’offensive ennemie qui nous menaçait et lui rendait les salves que nous venions de subir. Pensant avoir échappé au pire, je remontais jusque dans ce qui restait de la cabine du capitaine, pensant y retrouver mon frère. Sans pouvoir déterminer son état, je le vis couché au sol, blessé au flanc et au pied, inerte. Alors que je m’avançais vers lui pour le secourir, le plancher du bateau s’ébranla entièrement sous mes pieds, et en moins de 10 secondes, je me retrouvais à la mer flottant sur des débris, écrasée entre deux planches de chêne, la tête ensanglantée et le pied droit sectionné. Je priai alors abondamment tout en perdant connaissance.

Mon corps, balancé entre la vie et la mort fut repêché par l’un de mes compagnons peu de temps après le naufrage de la Silhouette. Les forces espagnoles parvinrent finalement à atteindre, à assiéger et à conquérir la ville au sol tout en maintenant la défense française hors de son domaine. Je n’ai eu aucune nouvelle de mon frère et je commence à m’inquiéter pour ma propre santé …
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William Ashbless

William Ashbless


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MessageSujet: Re: Nos derniers instants   Nos derniers instants Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:06

Excellent j'ai beaucoup aimé ce récit. Very Happy
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Allari




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MessageSujet: Re: Nos derniers instants   Nos derniers instants Icon_minitimeLun 24 Mar - 19:45

Merci bien, cher William. Smile
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Betelgeuse
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MessageSujet: Re: Nos derniers instants   Nos derniers instants Icon_minitimeMar 25 Mar - 16:20

Je l ai enfin lu !
Pas mal Smile

Heureusement que je passais par la pour repêcher ta soeur quand meme hein ^^
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MessageSujet: Re: Nos derniers instants   Nos derniers instants Icon_minitime

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